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La première chose est l’implantation de cette tranchée. Celle-ci est faite par l’ingénieur pendant le nuit. Il tracera, à l’aide de piquets, la bissectrice du bastion vers lequel il se déplace et placera en zigzag les points extrêmes de la tranchée. Ainsi les sapeurs pourront creuser. Pendant la nuit, ces piquets seront mis en torche pour ne pas les perdre de vue.

L’avancement se fait par quatre hommes, qui surcreusent successivement la saignée jusqu’à une profondeur de 1 m et une largeur de 3 m. La première personne évolue en se protégeant derrière le mantelet qu’il pousse au fur et à mesure de sa progression. Le passage difficile est au moment du changement de direction, tant que la terre ne recouvre pas les gabions et ne protège donc pas les soldats.

Par cette méthode et en changeant les équipes le plus souvent possible, on peut avancer de 160 m en 24H. Il faudra, bien entendu, une compensation financière qui augmentera avec le rapprochement des lignes adverses.

La réflexion de Vauban sur l’avancement de la sape est guidée par le besoin de protéger les militaires des tirs en enfilade qui sont rendus plus meurtrier encore par la pratique du tir à ricochet. Sans cesse obligé de trouver des parades à ses inventions, Vauban doit faire preuve de beaucoup d’imagination et donc il finit par installer des traverses dans tous ses ouvrages de fortification permanente, sur tous les points qui pouvaient être pris en tir d’enfilade.