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En 1673, à la requête de Colbert, Vauban inspecte les places de Saint-Quentin et de Guise en Picardie.Les trouvant
très mauvaises, il s'étonne au près de Louvois qu'on y projette des travaux, multipliant ainsi le nombre de places, au lieu de concentrer l'effort sur les places frontalières. Mais comment défendre les frontières du
royaume, alors que le territoire n'est ni homogène, ni continu ? Et Vauban d'avoir ces mots qui resteront célèbres : "Sérieusement, Monseigneur, le Roi devrait un peu songer à
faire son pré carré. Cette confusion de places amies et ennemies pêle-mêlées ne me plaît point. Vous êtes obligé d'en entretenir trois pour une ; vos peuples en sont tourmentés, vos dépenses de beaucoup augmentées et
vos forces de beaucoup diminuées ; [...] c'est pourquoi, soit par traité ou par une bonne guerre, si vous m'en croyez, Monseigneur, prêchez
toujours la quadrature. Non pas du cercle mais du pré." Au
début de 1678, Vauban, nouvellement commissaire général des fortifications, réafirme à Louvois son idée d'une double ligne de places fortes "à l'imitation de l'ordre de bataille", véritable ceinture de
fer protégeant le royaume. La première compte 13 places et deux forts. Ce sont Dunkerque, Bergues, Furnes, Fort de Kenock, Ypres, Menin, Lille, Tournai, Fort de la Montagne, Condé, Valenciennes, Le
Quesnoy, Maubeuge, Philippeville et Dinant. Première ligne qu'il envisage de renforcer par un système de canaux d'un intérêt militaire mais aussi économique. La seconde ligne se compose du même nombre de
places : Gravelines, Saint-Omer, Aire, Béthune, Arras, Douai, Bouchain, Cambrai, Landrecies, Avesnes, Marienbourg, Rocroi et Charleville. |